MIDI D'ETE
Quand midi l'indolent pèse
de tout son poids Sur la terre et la mer, toutes deux
immobiles, II n'est nul mouvement, nul bruit ne se perçoit,
L'ombre se désagrège en cendres inutiles.
Chaque plante s'étiole et
son feuillage pend, Comme un drapeau en berne et chaque fleur
s'immole Sur cet ardent bûcher dont sa beauté
dépend, Désirant cette mort que la gloire
auréole.
Dans un monde lunaire où
la pierre est en feu, Toute bête se terre et retient
son haleine Et l'oiseau abandonne un ciel trop lumineux,
Pour les buissons poudreux qui parsèment la plaine.
Chaque être et chaque
chose est replié sur soi, Seuls les parfums brûlants
exaltent leur puissance, Révèlent une vie alors
qu'on ne conçoit, En ces lieux calcinés, aucune
survivance.
Giens le 12 mars 2003
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