LE CHANT DU DJEBEL



Descendu du djebel, le vent, chargé d'odeurs,
Porte, avec les rumeurs de la nuit africaine,
La plainte contenue, au prix de leur pudeur,
Des guerriers qui sont morts en terre algérienne.

Combattants généreux, ils offraient leur sueur,
Leurs larmes et leur sang, pour pallier la faiblesse
De pauvres gens soumis sans défense aux tueurs.
Pour que les humiliés retrouvent leur noblesse.

Pèlerins de la vie, ils ont traqués la mort,
Dans l'aride décor des vastes étendues,
Enseigné et soigné, porté le réconfort.

Et maintenant le soir, dans un chant aérien,
Ils pleurent doucement leur jeunesse perdue,
Ceux que par félonie on fit mourir pour rien.

Giens le 28 avril 1997