KALEIDOSCOPE
Les feuilles des ficus luisaient
de leur vernis, L'été, après l'orage, au
long des avenues ; La mer et la lumière offraient
leurs infinis, Depuis le défilé des venelles
pentues.
La nuit, parfois, la mer avait
de longs soupirs ; Amoureuse esseulée, elle errait sur
la grève, Dans l'attente du jour et ses brûlants
plaisirs, Quand le soleil ardent concrétisait ses
rêves.
Comme d'un encensoir, des
jardins consumés, S'élevaient les parfums, en
volutes pesantes Et le goût des embruns, de la brise
exhumé, Rendait en chaque lieu la mer omniprésente.
Quand la lune était
pleine, atteignant son sommet, D'une feuille d'argent la baie
était couverte Et les phares des caps, cessant leurs
ricochets, Décochaient un à un des oeillades
expertes.
Chaque saison, chaque heure et
chaque jour nouveau, Le soleil et la mer et leur enfant
lumière, Nous mettaient sous les yeux l'éternel
renouveau, Créaient une autre ville avec les mêmes
pierres.
Giens le 3 novembre 2001
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