L'HIVER S'EN EST ALLE
Les genêts sont fleuris,
l'hiver s'en est allé, En versant quelques pleurs sur
le front des collines Et le temps dépressif semble
s'être emballé, L'odeur des sèves monte et
s'exalte et domine.
Comme un jeune animal, l'arbre
s'ébroue au vent, La mer soigne son teint et d'azur
l'enjolive, S'efforce d'effacer de son masque hivernal Les
rides qu'y creusa une houle abusive.
Des touches de couleurs naissent
un peu partout, Sous le pinceau des jours qui s'applique sans
hâte. Un manteau d'arlequin, aux verdoyants ajouts, Vêt
le sol émacié que l'herbe neuve empâte.
L'air vibre doucement aux
soudaines tiédeurs. Adieu, mélancolie où
portent les grisailles ! C'est l'espiègle printemps,
jardinier sans pudeur, Qui émonde nos coeurs de ses
prestes cisailles.
Giens le 10 mai 2000
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