FASCINATION

Je courais vers la mer par des chemins torrides
Et la baie agrandie explosait au soleil,
Dans les feux chatoyants d'une fête splendide,
Riche de la beauté du monde à son éveil.

Je sentais mon coeur battre et cogner dans ma gorge,
Avec une violence égale à mon ardeur,
Mon haleine, sifflant comme un soufflet de forge,
Déchirer ma poitrine au gré de sa fureur.

Rien ne m'arrêtait dans ma hâte fébrile,
Tant que je n'atteignais la plage au sable chaud,
Pour m'y jeter fourbu, l'esprit enfin tranquille,
Fasciné du spectacle et complaisant badaud.

La mer était l'aimant qui m'attirait sans cesse,
Elle me possédait d'un amour exclusif
Et j'ai toujours en moi, comme dans ma jeunesse,
Cet attrait si puissant qu'il paraît excessif.

Giens le 28 février 2001