DANS LA NUIT
Quelque part dans la nuit un
volet bat au vent Et mon coeur qui se trouble, au gré
de sa cadence, Ne sait plus résister à son
rythme obsédant, Il retrouve à ce heurt l'émoi
des confidences.
Comme est longue la nuit quand
nous fuit le sommeil, L'obscure solitude y exhale sa
plainte, Demain n'existe pas, hier n'est plus pareil, Il
faut penser les mots des nouvelles complaintes.
Dans la nuit passe un train que
l'ombre ensevelit, Ainsi vont nos chagrins et nos amours
déçues, Présences d'un instant que le
temps abolit, Qu'il cache à nos regards à peine
entr'aperçues.
Grenoble le 12 février
1990
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