LA CORNE DE BRUME

De sa plainte lugubre, une corne de brume,
Seule voix dans la nuit, transperçait un brouillard
Agité de remous, de tourbillons d'écume,
Qui voilait la cité de son linceul blafard.

L'angoisse s'infiltrait et gagnait par les rues,
Comme aux veines d'un corps s'insinue un poison,
Tout devenait mystère et tristesses accrues,
Les hantises s'enflaient jusqu'à la déraison.

Quand la brume envahit l'intime de mon être,
Que sans raison le trouble est maître de mon coeur,
Qu'une peine hors du temps m'aveugle et me pénètre,

Cet appel déchirant, perçu à contre-coeur,
C'est la corne de brume au fond de ma mémoire,
C'est ma ville qui pleure un retour illusoire.

                        Giens le 11 décembre 2002