CAUCHEMAR
Je marchais au hasard, le
long d'une avenue, Seul, totalement seul, cerné
d'obscurité Et l'écho de mes pas dans la
ville inconnue Amplifiait l'irréel jusqu'à
l'absurdité.
Tout était sale et
vieux, rongé de moisissures Et des murs en
lambeaux surgissaient de la nuit, La lèpre d'un
lichen mettait sa flétrissure Aux éboulis
pierreux d'édifices détruits.
Nulle voix, nulle vie ; un
absolu silence, Sans même en fond discret le
murmure du vent, Pesait sur la cité, comme une
pestilence ; Dans ce désert figé j'étais
le seul vivant.
Ai-je fait pour vous voir,
ruines de ma jeunesse, Un saut dans l'inconnu d'un monde
abandonné ? N'était-ce que le rêve
issu de ma détresse, Où rien n'est faux, ni
vrai, mais tout irraisonné ?
Giens
le 14 septembre 2002
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