AUTOMNE
L'automne jaune et roux, aux
sentes des forêts, Passe en faisant craquer les tas de
feuilles mortes. D'un soleil suranné il vient mettre
un tiret Entre l'été vieilli et la froidure
accorte.
Sa voix de contralto, qui vibre
dans le vent, Chante dans la vallée un lied
mélancolique. D'une écharpe de brume, en
amoureux fervent, II ceint une colline aux charmes
bucoliques.
Son sourire est pénombre
et d'un geste feutré II fait goutter la pluie au bout
des branches nues. L'odeur d'humus moisi, dont il est pénétré,
Flotte dans les sous-bois, opulente et charnue.
Promeneur essoufflé, il
s'attarde un instant, Comme au plus haut d'un col qui unit
deux vallées, Puis reprend son chemin dans le jour
inconstant, Avant de disparaître au détour d'une
allée.
Grenoble le 26 octobre 1989
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